Les modes d'emploi joints aux matériels que vous achetez sont normalement suffisamment explicites pour mener à bien leur installation. Cependant des imprécisions existent : elles suggèrent des questions de votre part...




Notre bonne vieille télévision a considérablement évolué ces dernières années. La technologie a changé, on est passé de l’analogique au numérique, du tube cathodique à l’écran plat, d’une définition standard à la haute définition, de la prise péritel aux technologies informatiques de réseaux... Et puis, c’est au tour de la 3D de débarquer et dans la foulée les téléviseurs connectés à internet. Tout ceci en une petite décennie !

A l'apparition des bouquets numériques, les antennes motorisées n'étaient plus au goût du jour puisque le consommateur trouvait tout ce qu'il pouvait désirer sur un ou deux satellites. C'était sans compter sur le développement d'une grande quantité de programmes numériques en clair (FTA) disponibles sur quasiment tous les satellites. L'antenne motorisée classique, à vérin, a toujours souffert d'une réputation de difficulté pour son installation, ce qui est en partie inexact si l'on procède avec méthode : c'est pourquoi différents constructeurs ont proposé des moteurs simples à mettre en oeuvre et, de surcroît, pouvant être commandés par le câble coaxial d'antenne.

Nokia, le premier, a proposé le moteur SatScan, bientôt suivi par les moteurs DiSEqC 1.2, complété par l'USALS (Universal Satellites Automatic Location System). Que ce soit l'un ou l'autre, ces mécanismes assurent un suivi assez rigoureux de la courbe des satellites géostationnaires avec un double avantage : réglages faciles et pas d'autre câble à tirer que celui de l'alimentation du LNBvia le moteur. C'est pourquoi nous nous intéresserons en priorité à ce type d'installation, permettant facilement l'emploi d'antennes jusqu'à un mètre de diamètre.
Élements de réglages

Lorsque vous déballez des cartons le matériel à installer, vous êtes en présence de deux pièces principales : l'antenne et le moteur. Au niveau du moteur, vous aurez trois réglages à effectuer : l'élévation moteur, le pré-positionnement angulaire du rotor et le positionnement du moteur sur son mât support. Pour l'antenne, vous n'aurez qu'un seul réglage : celui de l'élévation de l'antenne (attention aux montures qui ne permettent pas des réglages inférieurs à 30 degrés). La réussite de votre installation dépend des bonnes valeurs de ces paramètres : s'ils sont approximatifs, vous aurez peut-être à apporter des ajustements par rapport aux valeurs initiales, nous verrons comment.

Avant toute chose, nous insistons une fois de plus sur un préambule incontournable : le mât support de votre moteur doit être parfaitement vertical. Si cette condition n'est pas remplie, pour toute antenne motorisée, il sera absolument impossible de régler correctement votre antenne ; nous entendons par « parfaitement vertical», la vérification de la verticalité du mât selon deux verticales à angle droit de l'une par rapport à l'autre. Un fil à plomb ou un niveau de précision permet de s'acquitter facilement de cette vérification.
Positionnement initial du moteur

La première opération consiste, à partir du choix d'un satellite de référence, à positionner l'axe du moteur sur une position angulaire correspondante. Cette position peut être recherchée sur une échelle graduée qui correspond en fait à l'angle de visée du satellite par rapport à un satellite fictif placé au sud : nous le désignerons par « l'angle méridional de visée », compte tenu de cette référence (pour l'hémisphère sud, il devient « l'angle septentrional de visée », alors compté par rapport à un satellite fictif placé au nord). Le satellite fictif (qui dans certains cas peut être réel) correspond à un satellite qui aurait la même longitude que celle de votre lieu ; si la longitude de votre lieu est strictement identique à celle d'un des satellites géostationnaires, ce satellite devient réel !

Qu'il soit fictif ou réel, ce satellite occupe une position privilégiée sur l'arc des satellites vu depuis votre lieu d'installation : il est au sommet de cet arc et représente l'élévation maximale totale (par rapport à l'horizontal) de votre antenne. L'angle méridional de visée Vsm ne doit surtout pas être confondu avec l'azimut ou la longitude du satellite visé : il peut être calculé avec une bonne approximation en multipliant l'azimut Az avec le cosinus de l'élévation El, selon la relation Vsm = Az x cos(El) (relation non exacte mais approximée). Pour le déterminer, il vous faut connaître avec une bonne précision les coordonnées de votre site en latitude et en longitude. Vous pouvez obtenir ces coordonnées en utilisant notre outil pour trouver la latitude et la longitude de votre position.

Réglage du moteur
Pour positionner correctement l'axe de votre moteur afin de viser le satellite de référence, vous pouvez utiliser les cartes, tableaux ou abaques du mode d'emploi de votre moteur en agissant manuellement à l'aide des touches Est/Ouest afin de l'amener, avec la plus grande précision possible (hélas, les graduations des moteurs ne le sont pas suffisamment !), sur la position correspondant à l'angle méridional de visée, dont le nom varie avec le constructeur : Cahors (anciennement Visiosat) l'appelle sans sourciller « longitude du satellite » (totalement faux !) tandis qu'Aston le désigne par « angle de visée » (sans préciser par rapport à quoi !). Par contre, quel que soit le nom, les valeurs données sont exactes et le résultat final est assuré.

Une manière plus précise, mais non obligatoire, consiste à calculer vous même cet angle, en déterminant au préalable l'azimut Az et l'élévation El du satellite de référence. Vous pouvez pour cela vous reporter à notre encadré en bas de cette page pour mener à bien ce calcul. L'exemple que nous avons pris fait référence à un village de Sologne, Marcilly-en-Gault. À partir des données fournies par notre outil (LATITUDE 47°46'56'' et LONGITUDE 1°87'31''), nous avons calculé un azimut Az de 15,0 degrés et une élévation El de 34,3 degrés pour Hot Bird, ce qui nous donne un angle méridional de visée Vsm valant 12,3 degrés : c'est cette valeur que nous avons reportée sur notre moteur. Vous remarquerez que l'azimut d'un satellite dépend de la latitude du lieu : pour une même longitude, ici 1,8 degré, la latitude peut varier en France de 42 degrés (Corse) à 50 degrés (Nord) : l'azimut de Hot Bird passe alors de 16 degrés à 14,5 degrés, soit 1,5 degré de variation. Mais si nous calculons les valeurs correspondantes de Vsm, celles-ci sont comprises entre 12,4 et 12,1 degrés, soit une très faible variation de trois dixièmes de degrés seulement. La conception même de ces moteurs repose sur ce point que nous venons de vérifier.



Position d'un satellite par rapport au lieu de réception

Montage du moteur
Avant de fixer votre moteur sur le mât, il vous faut ajuster « l'élévation moteur ». C'est une opération très simple qui consiste en général à reporter sur l'échelle graduée correspondante 90 degrés moins la latitude du lieu ; ainsi pour notre village de Sologne, nous obtenons 90-47,5 = 42,5 degrés. Vous trouverez aussi cette valeur en consultant la carte du mode d'emploi ; mais si vous connaissez la latitude exacte, autant l'utiliser !


Vous pouvez maintenant fixer votre moteur et sa fixation sur le mât support, sans serrer, car vous devrez ensuite faire pivoter l'ensemble avec l'antenne. Notez que la précision de ces graduations est meilleure que celle de l'angle méridional de visée. Sur les moteurs les plus récents, l'échelle graduée prend en compte directement la valeur de la latitude : lisez bien votre mode d'emploi !

Montage de l'antenne
Vous devez maintenant fixer votre antenne sur le rotor du moteur, en respectant le centrage de la monture de l'antenne : vous êtes aidés pour cela par un repère visible sur le rotor du moteur. Il ne vous reste plus qu'à régler l'élévation de l'antenne, si celle-ci comporte une graduation.

Quelle élévation choisir ?
Compte tenu du positionnement initial de l'axe du moteur, cette élévation doit correspondre à l'élévation maximale de votre antenne lorsqu'elle vise un satellite fictif placé au sud.

Comment la déterminer ?
Soit à partir des cartes ou tableaux du mode d'emploi, soit tout simplement la calculer selon la formule que nous vous donnons dans l'encadré ci-dessous. Toujours pour Marcilly, nous obtenons Elmax = 35,4 degrés. Compte tenu de l'angle du rotor par rapport à son axe de rotation (fixé à 30 degrés) et de « l'élévation moteur », l'élévation Elantenne que nous allons reporter sur l'antenne est égale à : Elantenne = Elmax - (LATITUDE - 30). Soit, pour notre exemple, Elantenne = 35,4 - (47,5 - 30) = 17,9 degrés. Vous pouvez dès lors serrer définitivement la fixation de l'antenne, car, si cette valeur est bonne, vous n'aurez pas à y retoucher par la suite.

Calcul de l'élévation, de l'azimut et de l'angle meridional de visée
Vous devez tout d'abord connaître la LONGITUDE et la LATITUDE du lieu de l'installation et la LONGITUDE DU SATELLITE du satellite choisi afin de déterminer l'écart de longitude L entre celle du lieu de réception et le satellite.

Pour le sud L= 0, ce qui correspond au satellite fictif ou positionné au sud pour votre lieu de réception. Vous pouvez alors calculer l'azimut, par rapport au sud, Az, l'élévation El, l'élévation maximale Elmax au sud, et l'angle méridional de visée Vsm, avec :

qAz = Arctan[tan(L) / sin(LATITUDE)]
qEl = Arctan[{cos(L)cos(LATITUDE) - 0,151266}/ {1 - cos2(L)cos2(LATITUDE)}0,5]
qElmax =

Recherche du satellite de référence
Nous voici arrivés à la dernière opération qui est la plus simple mais aussi déterminante : vous faites simplement pivoter l'ensemble antenne+moteur autour du mât de fixation jusqu'à ce que l'indicateur de signal vous donne une indication maximale (relative à un transpondeur du satellite de référence) : c'est tout !

Pour vous aider, cette position doit aussi coïncider avec l'orientation de la graduation « 0 » du moteur vers le sud (ou vers le nord, suivant votre observation !). Il ne vous reste plus qu'à serrer les boulons de fixation sur le mât. Dès lors, vous pouvez lancer l'opération « RE-CALCUL DES POSITIONS SATELLITES» sur votre terminal : cela vous permettra d'atteindre avec une bonne approximation la position des autres satellites lorsque vous les appellerez.

Pourquoi cette approximation ?
Tout simplement parce que les positions des autres satellites sont calculées à partir du satellite de référence, mais en gardant les écarts de longitudes des satellites. Ainsi pour notre exemple, si l'angle méridional de visée pour Hot Bird vaut 12,3 degrés, celui d'Astra vaut 19,2 degrés : l'écart réel est donc de 6,9 degrés et non de 6,2 degrés (19,2-13), soit 0,7 degré pour l'écart calculé par le moteur. Cet écart n'étant pas linéaire, il peut augmenter : toujours pour notre exemple, Hispasat possède un angle méridional de visée de 31,8 degrés ouest (référencé à 30 degrés de longitude), soit un écart réel de 51,0 degrés avec Astra pour un écart de longitude de 49,2 degrés, soit un écart de position du moteur de 1,8 degré. Or le moteur ira se positionner à un angle méridional de visée de 30 degrés ouest et non de 31,8 degrés !

Si vous utilisez une antenne de petit diamètre (60 à 80 centimètres), ces écarts vont être en partie compensés par l'ouverture de l'antenne, mais si vous utilisez une antenne plus grande (90 centimètres ou plus), il vous faudra optimiser les positions de certains satellites extrêmes à partir de la position atteinte par le moteur (avec les touches est/ouest). Cela signifie qu'il vous faut ensuite mémoriser chacune de ces positions, mais sans jamais effectuer un re-calcul : sinon tout est faussé !

Dans le cas du DiSEqC « 1.3 » ou USALS, vous n'aurez pas, en principe, à optimiser et mémoriser la position (sauf erreur de calcul du logiciel) des autres satellites, car le calcul est effectué dans le terminal à partir des valeurs de longitude et de latitude pour toutes les positions.

Précision des réglages
Si nous avons pris le parti de vous indiquer de façon rigoureuse le mode de calcul de l'angle méridional de visée du satellite de référence et de l'élévation maximale de l'antenne, c'est pour vous éviter des retouches ultérieures de la position de l'ensemble antenne+moteur et de l'élévation de l'antenne. Ces valeurs initiales permettent en fait de se repérer de manière précise sur deux points de l'arc des satellites vu depuis votre lieu d'installation : un satellite fictif situé au sud (élévation maximale) et un satellite réel repéré par son angle méridional de visée. Si ces points sont approximatifs, votre antenne ne respectera pas l'arc des satellites ; il faut alors vous reporter à notre encadré pour entreprendre des actions correctives (légères) en fonction de vos observations.

Cas particulier du « DiSeqC 1.3 » ou « USALS »
Le principe du moteur reste le même, en offrant cependant la possibilité d'un positionnement initial plus précis de l'axe du moteur. En effet, le calcul des positions ne se fait plus dans le moteur mais dans le terminal grâce à un logiciel de calcul inclus dans le soft. En rentrant directement dans le menu installation la longitude et la latitude de votre lieu (au dixième de degré près), le moteur ira se positionner, grâce à la fonction « GO TO X degrés », sur la position du satellite choisi, en particulier pour le satellite de référence. Vous devrez cependant reporter les mêmes angles d'élévation moteur et d'élévation antenne et rechercher la position optimale de l'ensemble moteur+ antenne pour le satellite de référence : les autres positions seront automatiquement calculées dans le terminal. Si quelques écarts existent cependant, vous pourrez toujours optimiser avec les touches Est/Ouest et mémoriser.

Nous avons pu vérifier ce bon fonctionnement avec de nombreux terminaux (Hyundai, Manhattan, Sedea et désormais Technisat...) à condition d'utiliser un moteur acceptant la commande « GO TO X » ; c'est le cas des moteurs STAB « USALS» et Tracsat d'Aston. Dans tous les cas le positionnement sur l'échelle graduée correspondait bien aux valeurs de l'angle Vsm que nous avions calculées. De plus en plus de terminaux adoptent cette fonctionnalité évoluée ; vous trouverez généralement un logo « Stab - USALS » sur leur face avant. Dans tous nos tests, lorsque cette fonction est présente, nous ne manquons pas de l'utiliser et, à de rares exceptions, elle nous donne toujours satisfaction. Elle peut être couplée à une installation entièrement automatique des chaînes pour tous les satellites que vous sélectionnez.

Les antennes à vérins
Tous les calculs que nous avons exposés (azimut, élévation et élévation maximale) s'appliquent à une antenne classique à vérin, à quelques détails près. Sachez que, sur ce type d'antenne, vous ne disposez pas, en général, d'indication angulaire pour repérer un satellite de référence. Il est nécessaire d'utiliser une boussole/inclinomètre afin de reporter les différents angles. Tout d'abord celui de l'axe polaire (ou axis), qui correspond à l'angle que doit former avec l'horizontale l'axe de rotation de l'antenne : il est égal à celui de la latitude du lieu. Si l'antenne pivotait autour de cet axe, en lui restant parallèle, elle ne ferait que viser des points dans le ciel, situés dans un plan parallèle au plan équatorial des satellites géostationnaires, que l'on désigne par l'équateur céleste : il faut donc l'abaisser par rapport à cet axe pour qu'elle vise les satellites. C'est le rôle de l'angle de déclinaison que l'on règle séparément et qui dépend de la latitude ; il est de l'ordre de 6 à 7 degrés pour des latitudes comprises entre 40 et 50 degrés.

Pour tenir compte de l'aplatissement de l'arc des satellites aux azimuts extrêmes, on augmente légèrement l'angle polaire et on diminue d'autant (pour conserver la même élévation) l'angle de déclinaison : il faut alors vous référer à la notice de votre antenne qui donne les valeurs de ces angles « modifiés » en fonction de la latitude du lieu. Le repérage angulaire des satellites n'utilise pas l'angle méridional de visée mais l'angle horaire (rotation autour de l'axe polaire). Quoi qu'il en soit, il vous faut connaître longitude, latitude et élévation maximale.

Pour affiner vos réglages, en fonction de vos observations, les méthodes décrites dans cette page restent valables ; dans certains cas, il faudra jouer sur l'angle polaire et sur la déclinaison, en sachant que l'un réagit sur l'autre !

Orientation du LNB
Contrairement à une antenne fixe où il faut tourner le LNB pour retrouver les plans de polarisation correspondant au satellite visé et au lieu de réception, le LNB doit occuper sur une antenne motorisée une position parallèle à l'axe du moteur (c'est-à-dire verticale lorsque le moteur est à zéro). En effet, lorsque l'antenne tourne vers l'est ou vers l'ouest, le LNB va s'incliner automatiquement : dans le sens des aiguilles d'une montre vers l'est et dans le sens contraire vers l'ouest.

Nous espérons que toutes ces explications répondront à bon nombre de vos questions et vous apporteront une aide pratique pour réussir votre installation. N'oubliez pas que vous pouvez également faire appel à un installateur professionel qui saura effectuer toutes ces opérations à votre place et vous garantir une installation réussie.

Réception en bande C

Observation: 2
Si la réception s'améliore en augmentant l'élévation antenne à l'ouest ou en la diminuant à l'est, tournez légèrement le moteur (ou la monture) vers l'ouest.

Observation: 3
Si la réception s'améliore en augmentant l'élévation antenne, soit à l'est ou soit à l'ouest, desserrez les vis de fixation du moteur sur son support et augmentez légèrement l'élévation moteur, puis resserrez.



Observation: 4
Si la réception s'améliore en diminuant l'élévation antenne, soit à l'est ou soit à l'ouest, diminuez légèrement l'élévation moteur.